Parce que changer de vie, ce n’est pas une question de chance
On nous le dit souvent, avec ce petit air d’admiration mêlé de curiosité :
« Vous avez eu du courage pour changer de vie ! »
ou encore
« Vous avez de la chance… »
Et à chaque fois, on sourit. Parce que non, ce n’est pas de la chance.
La chance, c’est ce que les autres voient de loin, quand tout semble simple.
Mais derrière chaque départ, chaque grand virage, il y a surtout du courage et beaucoup de préparation.
Le courage de changer de vie, ce n’est pas de tout plaquer sur un coup de tête.
C’est un mélange de lucidité, de patience, d’organisation, et de cette étincelle qui pousse à agir quand on sent que ce n’est plus aligné.
Alors oui, changer de vie demande du courage.
Mais pas celui d’un héros sans peur.
Celui d’un humain qui, doucement mais sûrement, décide de créer sa propre chance.
Le vrai courage, c’est d’oser admettre que sa vie ne nous convient plus
Avant le grand départ, il y a toujours ce moment un peu flou où tu sens que quelque chose cloche. Rien n’est dramatique en apparence, mais à l’intérieur, ça coince.
Tu te rends compte que la vie que tu mènes ne te ressemble plus vraiment ou que ton job ne te convient plus. Tu ne sais pas encore ce que tu veux, mais tu sais déjà que ce n’est plus ça.
Et c’est là que tout commence. Le courage, c’est déjà d’oser se dire : “J’ai envie d’autre chose.”
Ce n’est pas forcément tout plaquer du jour au lendemain, ni partir à l’autre bout du monde.
C’est simplement écouter cette petite voix qui murmure qu’il est peut-être temps de vivre autrement.
Parce qu’au fond, c’est tellement plus simple de continuer. De se convaincre que “ce n’est pas le moment”, que “ce n’est pas si mal”, que “ça ira mieux plus tard”. Le vrai courage, ce n’est pas de sauter dans le vide, c’est d’avoir l’honnêteté de ne plus se mentir.
Le courage de changer de vie, c’est aussi affronter le regard des autres
Quand tu annonces que tu veux tout changer, les réactions arrivent vite.
Il y a ceux qui admirent, ceux qui t’envient, et ceux qui s’inquiètent à ta place.
Certains te félicitent, d’autres t’interrogent avec un air sérieux :
- “Tu es sûr que c’est raisonnable ?”
- “Et les enfants, dans tout ça ?”
- “Mais vous aviez tout ! Pourquoi recommencer à zéro ?”
Et là, il faut tenir bon, pas s’énerver, ni se justifier sans cesse. Juste rester droit dans tes choix, même quand ton entourage doute.
Ce courage-là est souvent invisible, mais il est immense. C’est celui d’assumer sa différence, de suivre sa voie malgré les jugements, les inquiétudes et parfois même la jalousie déguisée en bons conseils.
Et même si, dans notre cas, nos proches ont plutôt bien compris, on sait que beaucoup n’osent pas par peur d’être incompris.
Mais le vrai risque, ce n’est pas d’être jugé, c’est de ne jamais vivre la vie qu’on voulait vraiment.
Le courage de changer de vie, c’est aussi celui de se préparer
On ne le répétera jamais assez : le courage sans préparation, c’est de l’inconscience.
Notre changement de vie ne s’est pas fait sur un coup de tête, mais sur presque dix ans de réflexion, de construction, d’ajustements, et parfois de reports.
Dix ans à rêver, planifier, attendre, économiser, repousser, puis recommencer à rêver.
Il y a eu la période Covid, les priorités familiales, les incertitudes et les contraintes. Mais à chaque étape, nous avancions, un pas après l’autre, dans la direction que nous voulions vraiment prendre.
Nous voulions avoir des enfants avant de partir, nous voulions être prêts, pas fuir quelque chose, mais choisir autre chose.
Parce que le courage, ce n’est pas forcément de tout quitter du jour au lendemain.
C’est aussi la persévérance de ceux qui préparent leur virage longtemps avant de tourner le volant.
Changer de vie, c’est un vrai projet :
- préparer un revenu à distance 👉 Pourquoi travailler à distance avant de partir voyager
- gérer la peur du manque d’argent 👉 Changer de vie quand on a peur de manquer d’argent
- éviter les pièges financiers 👉 Ces pièges financiers qui t’attendent en voyage
- si tu pars en couple 👉 Voyager en couple : Comment rester complice (sans s’étrangler)
- et si tu pars en famille, préparer les enfants 👉 Comment préparer ses enfants à un grand voyage
La préparation n’enlève pas la peur mais elle l’apaise.
Elle transforme l’inconnu en défi, et le risque en choix conscient.
On nous dit souvent : “Vous avez de la chance”
Ah, cette phrase !
“Vous avez de la chance, vous…”
Et à chaque fois, on a envie de répondre :
“Non, on a juste eu le courage de créer notre chance.”
Parce que la chance, ce n’est pas d’avoir un bateau ou de pouvoir vivre différemment. La chance, c’est d’avoir eu le courage de remettre en question un quotidien confortable, d’épargner quand c’était difficile, de travailler sur des projets à long terme, de repousser un départ quand il le fallait et de ne pas renoncer.
Ce que les gens appellent “chance”, c’est souvent le résultat de milliers de petites décisions courageuses, de sacrifices invisibles, de patience et de persévérance. La chance, c’est ce que les autres voient quand ils ne connaissent pas le chemin qu’il a fallu parcourir.
Elle ne tombe pas du ciel, elle se construit, patiemment, avec des choix, de l’énergie et du temps.
Et quand la vie t’envoie une vraie tempête…
Là encore, il faut du courage.
Pas celui des mots, mais celui du ventre.
En 2023, à Majorque, nous avons été frappé par la tempête Rea de plein fouet. Le vent soufflait fort et le mouillage était infernal.
Pendant de longues minutes, tout le monde a eu très peur. Les enfants, nous, les voisins de mouillage… On voyait des coussins arrachés qui volaient autour de nous, des voiles déchirées, et même deux bateaux qui étaient entrés en collision.
Et pourtant, après cette journée-là, on n’a pas renoncé. On aurait pu se dire que c’était trop dangereux, que ce mode de vie n’était pas pour nous, qu’il valait mieux rentrer et retrouver un quotidien plus sûr. Mais non. On a pris le temps de tout remettre en ordre, de réparer ce qui devait l’être, et surtout d’apprendre de ce qu’on venait de vivre.
Ce jour-là, on a compris que le courage, ce n’est pas d’affronter la tempête, mais de continuer à avancer une fois qu’on l’a traversée.
Finalement, le courage de changer de vie, c’est oser construire sa propre chance
Il ne faut pas être un héros pour changer de vie.
Il faut juste oser écouter cette petite voix intérieure, et se donner les moyens d’y répondre.
Le courage, ce n’est pas de ne pas avoir peur, mais c’est d’avancer avec la peur, tout en gardant le cap.
Changer de vie, c’est un mélange de lucidité, de préparation et de foi en ce que tu construis.
Et la chance ?
Elle vient à ceux qui osent.
À ceux qui passent du rêve à l’action.
Alors oui, il faut du courage pour changer de vie.
Mais le plus beau, c’est qu’à chaque pas, tu en gagnes un peu plus.

Et toi, tu en es où ?
Et toi, qu’est-ce qui te retient aujourd’hui ?
Le regard des autres ? Le confort ? L’inconnu ? L’argent ? Les enfants ?
Si tu sens que quelque chose bouge en toi, c’est peut-être ton courage qui frappe à la porte.
Et si tu veux qu’on t’aide à y voir plus clair, découvre notre accompagnement personnalisé, un espace bienveillant pour faire le point, étape par étape, sans tout risquer.








Coucou Aurélia,
je découvre ton blog, et j’adore que vous ayez fait ce choix et que vous aidiez d’autres personnes à pouvoir le faire aussi. Je suis fan de voile, et j’ai déjà fait des choix radicaux, même si pas encore celui de tout plaquer pour vivre sur un voilier… peut être bientôt ? ^^
Dans mon cas, c’est aussi la nécessité qui m’a poussée. Pas la nécessité physique, mais le sentiment que j’étais en train de m’éteindre, de m’oublier, de disparaître. Une urgence à réagir immédiatement. Parfois, on n’a pas le choix… que de changer !
Merci Pauline !
Ce que tu dis me parle énormément. Parfois, ce n’est pas un choix mais une évidence : quand on sent qu’on s’éteint, il faut réagir avant de disparaître complètement.
Et c’est souvent cette “urgence intérieure” qui nous pousse à oser.
Si un jour tu décides de vivre sur un voilier, ce sera peut-être le début d’une nouvelle lumière.
Oh là là… ça m’a replongée direct dans mon propre tournant de vie.
Celui où j’avais déjà mille signaux (fatigue, irritabilité, cette sensation de plus être à ma place dans mon propre quotidien)… mais où je continuais à foncer tête baissée parce que « ce n’est pas si mal », parce que « on verra plus tard »…
Et puis un jour, j’ai compris que plus tard, c’était maintenant.
Ton article met les mots justes sur ce moment flou où l’ancienne vie s’effrite mais que la nouvelle n’est pas encore dessinée.
Aujourd’hui, j’accompagne des femmes à travers ce type de transition et je vois comme leur corps, leurs émotions, leurs blocages… savent bien avant leur mental que quelque chose doit changer.
Merci pour ce texte profondément vrai 🌱
Merci Éloïse!
Ce que tu dis est si juste. On sent quand quelque chose doit changer, même sans savoir quoi encore.
Et le corps, lui, a déjà compris.
Merci pour ce texte, à la fois honnête et motivant.
La chance nous a tellement souvent été « reproché » là où nous cherchions simplement à construire brique par brique notre vie 🙏
Merci Loïc.
Exactement ! La chance, c’est souvent ce que les autres voient quand ils ne connaissent pas tout ce qu’il a fallu construire avant!
Très inspirant ton article. Je suis d’accord avec toi changer de vie ce n’ai pas une chance c’est un projet en lui même. Beaucoup de préparation nous sommes en plein dedans avec mon mari.
Merci Sandrine !
Oui, tu as tout résumé ! Changer de vie, ce n’est pas de la chance, c’est un vrai projet à construire pas à pas.
Belle route à vous deux !
Quelle expérience ça a dû être cette tempête !
Ce qui m’empêche de me projeter ailleurs, c’est en effet, le côté enfant.
Encore quelques années et ça changera.
Et en attendant, je trouve que la stabilité, ça a du bon aussi 😉
Merci Émilie,
Oui, cette tempête, on ne l’oubliera pas !
Et tu as raison, la stabilité a aussi du bon, surtout quand on a des enfants. Chaque chose arrive au bon moment.
Encore un très bel article , j’apprécie le contenu et le style . Changer de vie , ça m’a pris du temps , je sentais bien que quelque chose devait changer , et aujourd’hui , je ne regrette pas d’avoir vendu mon appart à Fréjus , d’avoir acheté un fourgon aménagé et de m’être posé dans un chalet à la montagne . Pour le moment , je fais des randos à la journée avec un club dans le 04/05 . En plus ,en 4 ou 5 ans , j’ai déja découvert la Corse , le Vercors, l’Aubrac , les gorges du Tarn , la Chartreuse , et tout récemment le Queyras , sans bouger énormément , plus d’autres activités genre retraite en silence , rencontres ou retrouvailles .
Ce qui me retient encore de bouger davantage , c’est un peu les revenus un peu faibles ( pas envie de manger toutes les économies ) et puis programmer des destinations sympathiques ou attirantes et accessoirement avec qui .
Merci pour votre blog , je vous encourage à continuer .
Merci beaucoup Bruno !
Ton message fait vraiment plaisir à lire. On sent tout le chemin parcouru, étape après étape, avec le goût de la liberté et du temps retrouvé.
Et ce que tu décris, cette liberté tranquille entre nature, randos et rencontres, c’est une belle façon de vivre autrement.