Notre budget réel pour vivre en bateau à l’année

Dépenses mensuelles + 10 astuces pour réduire les coûts au maximum

Vivre à l’année sur un bateau, ça fait rêver (enfin… si tu n’as pas le mal de mer 😉).

Mais combien ça coûte en vrai ?

Après plusieurs mois à bord de notre voilier avec nos enfants, voici notre budget réel, nos surprises financières, et nos meilleures astuces pour une vie en mer simple, libre… et abordable.

Pourquoi on a tout quitté pour vivre en mer

Retour en arrière… A l’automne 2022, après des années de préparations, d’économies et de sacrifices, nous étions enfin « prêt » pour le grand saut… du moins, nous avions fait tout ce qu’il fallait pour cela.

Après les dernières étapes hautement symboliques, qui consistaient à vendre la maison et à quitter nos emplois, nous étions désormais libre de vivre notre nouvelle vie : vivre en voilier, à l’année !
Le 19 décembre 2022 marqua le 1er jour de notre nouvelle vie, nous embarquions en famille sur notre voilier.

Nous ne souhaitions pas faire de ce voyage une simple parenthèse, mais un vrai changement de cap.
C’est par ici si tu veux en savoir plus sur notre histoire!

Nous avions une seule certitude : notre rêve ne devait pas devenir un gouffre financier.

Alors on a tout noté. Chaque dépense et poste de coût. Et aujourd’hui, on partage tout avec vous : le vrai coût de la vie sur un bateau, sans filtre, sans exagération, pour aider celles et ceux qui rêvent d’une vie nomade… sans exploser leur budget.

Notre budget mensuel moyen à bord d’un voilier

Nous vivons sur un catamaran, en couple avec deux enfants. Le budget est donc calculé pour 4 personnes, sachant que nos enfants ont bon appétit 😉

Nous sommes partis du sud de la France et avons navigué aux Baléares, longé la côte espagnole jusqu’à Gibraltar. Nous avons ensuite rejoint les Iles Canaries, suivi du Cap Vert.
Après cela, la transatlantique nous attendait, direction la Martinique. Une fois arrivé aux Caraïbes, nous avons encore visité Sainte Lucie, la Dominique et la Guadeloupe.

Basé sur notre experience, voici une estimation fidèle de notre budget mensuel moyen:

À noter :

👉Ce budget fluctue énormément selon les lieux (le Cap Vert n’est pas cher alors que les Caraïbes, c’est tout le contraire !).
Un exemple tout bête : à bord, nous avons une cuisinière au gaz. Celle-ci est branchée sur une petite bouteille de gaz « Campingaz » de 2,75 kg, que nous pouvons échanger dans différents endroits dans le monde. A Port-Leucate, ça nous coûtait 29,90 euros, 18 euros en Espagne au Cap-Vert : 4,30 euros et en Guadeloupe, 55,00 euros !! OUI, 55 euros, ce qui fait 1280 % plus cher qu’au Cap-Vert !! Pour du gaz, c’est de la folie !

👉Les imprévus techniques sont aussi une épée de Damoclès qui pèse sur le budget. Certains mois, le budget se fait exploser à cause d’un pépin ou d’une grande réparation du bateau.

👉Depuis que nous sommes aux Caraïbes, nous ne sommes jamais allés au port.
En Méditerranée, les prix varient selon la saison et l’endroit, nous avons payé de 30 euros jusqu’à 180 euros la nuit.
Aux Baléares, en plein été, nous avions même eu un devis à 250 euros pour une nuit au port de Palma de Majorque ! Un bateau-copain, lui, a payé 350 euros la nuit au port de Ciutadella, à Minorque. Comme tu peux le voir, il est facile de se faire délester de son argent rapidement. Et plus ton bateau est grand, plus tu paies!
Bien heureusement, nous avons finalement passé que très peu de nuits au port, seulement lorsque cela était vraiment nécessaire en raison de la météo menaçante.

👉L’assurance du bateau dépend de la taille du bateau et du choix de couverture. Nous avons choisi la tout risques, qui est plus chère.

👉Dans les extras, il s’agit souvent du budget pour la location de voiture, mais il est souvent possible de prendre les taxis collectifs ou les bus.

⚠  Les grosses dépenses ponctuelles à anticiper dans l’année

Vivre sur un bateau à l’année, ce n’est pas qu’un budget mensuel.
Il y a aussi des dépenses ponctuelles (et souvent incontournables) à prévoir :

• Carénage (antifouling, peinture, grutage…) : variable selon le bateau et l’endroit
• Entretien moteur, gréement, électronique : variable
• Frais administratifs : permis, immatriculation, douanes
• Renouvellement d’équipement : gilets, annexe, voiles…
• Le plein gasoil du bateau : peut être très conséquent selon la taille du réservoir

💡 Astuce : créez un “fonds d’entretien annuel” dès le départ. Il faut compter environ 10% de la valeur du bateau par an. Cela dépendra donc de la taille du bateau, du choix du bateau (monocoque ou catamaran), et de l’âge du bateau.

Depuis que nous sommes dans les Caraïbes, la chaleur et l’humidité abîment tout l’équipement beaucoup plus vite que lorsque nous étions en méditerranée, ou tout fonctionnait très bien.

Mettez de côté ces 10% pour anticiper les imprévus, c’est votre meilleur allié contre le stress financier en mer.

Ce qui change tout dans le budget à bord

Il n’y a pas un seul budget type. Vivre en voilier peut coûter 500 €, 1500 € ou 3000 € (et au delà…) par mois selon :

La zone de navigation

• Europe (France, Espagne, Italie) = ports chers et peu de mouillages confortables
• Caraïbes = plus de mouillages, mais vie chère sur les îles
• Zone isolée = plus d’autonomie, moins de dépenses

Votre autonomie

• Mouillage libre vs port : sacrée économie !
• Panneaux solaires, dessalinisateur = liberté + réduction des coûts

L’état du bateau

• Bateau ancien = prix d’achat bas, mais plus d’entretien
• Bateau récent = moins de surprises, mais plus cher au départ

Votre style de vie

• Rythme lent = moins de carburant
• Cuisine à bord = moins de restos
• Vie minimaliste = moins de consommation

✅  Nos 10 meilleures astuces pour réduire les dépenses sur un bateau

Voici les conseils concrets qui nous permettent de vivre à l’année sur un voilier avec un budget raisonnable :

1. Privilégier les mouillages libres

C’est LA clé pour réduire votre budget. Au mouillage, vous êtes au calme, vous ne payez rien, et vous gagnez en autonomie.

Et c’est quand même beaucoup plus sympa de pouvoir se baigner depuis le bateau. N’oublie pas que tu as la plus grande piscine du monde !

Au port, on ne s’y baigne pas, ça coûte cher et il y fait très chaud, surtout dans les Caraïbes.

2. Cuisiner à bord, local et de saison

Faites vos courses dans les marchés, privilégiez les produits locaux, cuisinez simple.
On mange bien, et pour moins cher qu’à terre.

La nourriture peut être cher selon l’endroit, on fait donc le plein de courses avant d’aller dans les endroits réputées très cher, comme ça, il ne reste que les fruits et légumes à acheter sur place.

Nous n’allons que rarement au restaurant juste les quatre, afin de limiter les dépenses. On garde ces sorties pour les bateaux copains, même si le plus souvent l’apéro (souvent dînatoire) se passe sur le bateau de l’un ou de l’autre.

3. Faire soi-même l’entretien courant

Changer une pompe, faire l’entretien du moteur, réparer une couture… On apprend vite, on économise beaucoup.

On a fait plusieurs stages avant de partir. Et on n’a pas regretté !

Stage de mécanique diesel, moteur hors bord, électricité, météo.. et on a fait tous les 2 ensemble un stage de survie et médicale grande croisière.

Il n’est pas obligatoire de faire ces stages, mais quand on fait l’entretien des moteurs soi-même par exemple, le prix du stage est déjà rentabilisé après un entretien ! 

Je fais également le cake vaisselle (qui remplace le produit vaisselle) et la lessive moi-même.
Bien que le but premier est écologique, ça adoucit également le côté économique ! C’est tout bénèf !

4. Être autonome en énergie 

Panneaux solaires, éolienne, batterie lithium : l’autonomie énergétique, c’est le nerf de la guerre quand on vit à l’année sur un voilier.

Pourquoi ?

Parce qu’un bateau autonome en électricité permet de rester plus longtemps au mouillage, d’éviter les ports payants (et leurs prises électriques facturées), et de réduire drastiquement la consommation de carburant liée à la recharge des batteries.

Moins de branchements, moins de gasoil, moins de contraintes… plus de liberté !

Sur notre bateau, nous avons des panneaux solaires et des batteries AGM, qui nous permettent une bonne autonomie. Le top serait d’avoir des batteries lithiums… peut-être ce sera le choix que nous ferons, le moment venu de remplacer nos batteries (voilà un bon exemple de changement/réparation qui explose ton budget).

Cependant, pour pouvoir passer d’un système de batterie à un autre, ici de AGM à Lithium, il faut faire des changements sur le système électrique et cela peut s’avérer très couteux, en plus du prix des batteries.

Malgré cela, tous les bateaux qu’on connaît ayant des batterie Lithium en sont ravis.

5. Naviguer lentement, intelligemment

Si tu fais le choix de partir en bateau, il faut bien être conscient que c’est un mode de transport lent. Un voilier est fait pour avancer à la voile. Si tu navigues au moteur quand il n’y a pas de vent, c’est sûr que tu consommes plus !

En planifiant bien les vents et les marées, on peut avancer presque uniquement à la voile et économiser ainsi du carburant.

6. Utiliser des applis gratuites et efficaces

Ces applications sont gratuites et offrent des fonctionnalités de base tout à fait honorable.
Bien entendu, la version payante est plus étoffée, mais pour un début, la version gratuite est suffisante.

• Windy (météo)
• Navily (mouillages)
• OpenCPN (navigation)
• NOFOREIGNLAND (partage d’infos entre navigateurs)

Nous utilisons toutes ces applis sauf OpenCPN. Nous avons choisi Navionics à la place, mais c’est une application payante.

7.  Échanger avec la communauté de marins

Pièces détachées, astuces, entraide… La communauté des ‘voileux’ est une mine d’or.
Il est facile de se faire des bateaux copains et tout le monde (ou presque) est prêt à donné un coup de main si besoin.

8. Faire les pleins au bon moment

Le gasoil ou les courses peuvent coûter le double d’un endroit à l’autre. On anticipe pour acheter et stocker là où c’est le moins cher.

9. Faire l’école simplement

Si vous n’obtenez pas l’autorisation d’instruction en famille car vous quittez la France, les frais seront à votre charge.
Mais on peut faire l’école simplement, avec quelques livres, des applis, un PC : pas besoin de matériel coûteux.

L’école à bord, c’est surtout du temps et de la créativité.

10. Réparer plutôt que remplacer

On devient vite couturier, bricoleur, électricien… et il est préférable de réparer le plus possible.
En plus, il peut être difficile de trouver des pièces de remplacement selon l’endroit où on se trouve.

Vivre en bateau : moins de confort, mais plus de vie

Oui, vivre sur un voilier demande des concessions. On n’a pas tout le confort d’une maison.
Mais on a :

• Des levers de soleil au mouillage

• Du temps en famille

• Une liberté totale sur notre emploi du temps

• Des rencontres inoubliables

• Et surtout la plus grande piscine du monde 😉

Et tout cela est possible avec un budget inférieur à la vie à terre.

En résumé : notre budget pour vivre en voilier

Bien sûr, chaque famille, chaque bateau, chaque projet est différent. Mais ce chiffre peut servir de repère à celles et ceux qui envisagent un mode de vie nomade en mer, sans être millionaire, mais avec passion et un peu d’huile de coude 😉.

À toi de jouer !

Tu rêves de vivre sur un bateau ? D’une vie plus libre, plus simple ?

Partages-nous tes questions ou ton projet en commentaire!