Quitter son CDI pour changer de vie : 3 options clés

Démission, rupture conventionnelle ou congé sabbatique? changer de vie et voyager

Quitter son CDI pour changer de vie : ça se prépare (et le timing fait tout)

Tu rêves de tourner la page, de faire ce grand pas que tu repousses depuis des années… mais tu ne veux pas mettre ta famille en difficulté, ni griller ta carrière. La bonne nouvelle, c’est que quitter ton CDI pour changer de vie n’est pas forcément un saut dans le vide.

Si tu hésites encore sur le “pourquoi”, lis Et si la vraie prison, c’était ta routine ?.

Il existe trois portes de sortie très concrètes : congé sabbatique, rupture conventionnelle et démission (classique ou “reconversion”), avec des avantages, des limites, et un timing à respecter.

L’objectif ici : t’aider à choisir la voie la plus sereine pour ta situation, puis te donner un plan clair pour passer à l’action.

Avant de foncer : clarifie ton intention

On ne quitte pas juste un job ; on choisit une vie. Pose-toi trois questions simples :

  1. Je veux tester (voyage au long cours, slow travel en famille, repérage d’une nouvelle région, essai d’un business) sans casser mon CDI ?
  2. Je veux financer ma transition (indemnité + chômage) pour lancer un projet ?
  3. Je veux me reconvertir et j’ai un vrai plan de formation ou de création/reprise d’entreprise ?

Généralement, les réponses te mènent à l’une des trois options ci-dessous.

quitter son CDI pour changer de vie en famille : sabbatique, rupture, démission

Option 1 – Congé sabbatique : partir sans brûler les ponts

Le congé sabbatique met ton contrat en pause. Tu pars de 6 à 11 mois, sans rémunération, mais avec la garantie de retrouver ton emploi ou un équivalent au retour (sous réserve des règles en vigueur et accords internes). L’employeur doit être prévenu au moins 3 mois avant la date souhaitée ; il peut reporter le départ selon les besoins du service. Des conditions d’ancienneté existent (dans l’entreprise et au total), à vérifier avant de déposer ta demande.

Pour qui c’est idéal ?

Pour les couples et familles qui veulent valider un projet de vie sans tout casser : grand voyage, test de scolarité en IEF/CNED, préfiguration d’un business en ligne. Tu quittes ton CDI pour changer de vie temporairement, tu apprends, puis tu reviens… ou tu décides sereinement de la suite.

Points de vigilance

  • Pas de salaire : anticipe budget, épargne, assurance santé.
  • Tu restes “attaché” à l’entreprise : si tu comptes lancer un projet concurrent, attention aux clauses.
  • Rédige une demande propre (calendrier, passation, relais). Ça met tout le monde à l’aise.

Option 2 – Rupture conventionnelle : partir avec un parachute

La rupture conventionnelle (RC) est une séparation à l’amiable. Vous fixez ensemble la date de fin, vous négociez une indemnité spécifique (au moins l’indemnité légale de licenciement, parfois mieux selon la convention), puis l’administration homologue l’accord. Dans la plupart des cas, la RC ouvre l’accès à l’ARE (allocation chômage) si tu remplis les conditions d’affiliation.

Pour qui c’est idéal ?

Pour celles et ceux qui veulent sécuriser une transition : temps pour se former, développer une activité, voyager longuement en famille, ou simplement souffler sans stress financier. Si ton employeur est ouvert au dialogue et que tu proposes une sortie propre (passation, documentation, soutien ponctuel), la RC devient une option gagnant-gagnant.

A lire aussi → Notre budget réel pour vivre en bateau à l’année.

Comment bien négocier ?

  • Arrive avec un calendrier (date de sortie + jalons de passation).
  • Liste tes dossiers, crée des tutos pour ton remplaçant.
  • Mets en avant ta volonté de laisser les choses en ordre : ça rassure, et ça peut améliorer l’indemnité.

Option 3 – Démission (classique) ou “démission pour reconversion”

La démission classique te fait partir rapidement mais sans ARE (sauf cas de démission “légitime” ou reliquat de droits). Ce n’est donc pas la voie la plus confortable pour quitter ton CDI pour changer de vie avec des enfants, à moins d’avoir un bon matelas de sécurité.

En revanche, la démission pour reconversion change la donne : si tu as un projet réel et sérieux (formation qualifiante, création/reprise d’entreprise), validé en amont par l’organisme compétent (Transitions Pro), tu peux démissionner puis percevoir l’ARE. Concrètement : tu ne démissionnes pas avant d’avoir obtenu la validation. Une fois l’avis favorable en poche, tu as un délai pour démissionner et t’inscrire. C’est la porte de sortie des salariés dont l’employeur refuse la RC mais qui ont un plan solide.

Pour qui c’est idéal ?

Pour celles et ceux qui ont un projet cadré (programme de formation identifié, business plan de création/reprise) et l’énergie de monter un dossier en bonne et due forme.

Notre expérience perso

Nous concernant, nous avons tous les deux démissionné. On a bien tenté l’année sabbatique, mais ça a été refusé. Et, de toute façon, une année nous semblait un peu courte 😉 … (ça fait effectivement plus de deux ans et demi qu’on vit sur le bateau !).

De mon côté, j’avais un projet de reconversion accepté par Transitions Pro, mais c’est tombé en plein Covid. La validité de six mois pour démissionner après l’accord avait été prolongée de quelques mois, mais notre projet a encore pris du retard et j’ai manqué le timing. Nous ne pouvions donc compter que sur nos économies, et non sur une allocation chômage.


Comment choisir… sans te prendre la tête ?

Utilise cette mini-matrice :

  • Tu veux tester et pouvoir revenirCongé sabbatique.
  • Tu veux un coussin financier pour transitionner (et l’employeur est OK pour dialoguer) → Rupture conventionnelle.
  • Employeur fermé + vrai projet validableDémission pour reconversion.

Rappelle-toi : le risque, ce n’est pas de partir, c’est de partir n’importe comment. Quand tu quittes ton CDI pour changer de vie, la clé c’est le timing et la préparation.

Démission, rupture conventionnelle ou congé sabbatique ? Quel choix pour changer de vie ?

Ton plan d’action en 90 jours

J-90 à J-60 : Cadrer

  • Fixe ton objectif (tester / financer / te reconvertir) et choisis l’option principale + un “plan B”.
  • Calcule le budget familial : coût de la vie, épargne de sécurité, santé, scolarité.
  • Si “reconversion”, contacte l’organisme compétent, vérifie l’éligibilité et liste les pièces (objectifs, programme de formation, calendrier, preuves de faisabilité).

J-60 à J-30 : Préparer le terrain

  • Sabbatique : envoie la demande écrite (délai minimum 3 mois), propose un plan de passation.
  • RC : demande un entretien, explique ton projet, apporte une proposition de calendrier + passation.
  • Démission-reconversion : attends la validation avant tout courrier ; pendant ce temps, prépare ton plan de financement (ARE + économies + éventuelle microactivité parallèle).

J-30 à J-0 : Verrouiller

  • Finalise les courriers (demande sabbatique / convention RC / démission post-validation).
  • Organise une passation “propre” : docs centralisés, accès, check-lists, mini-guides pour la suite.
  • Côté famille : boucle assurances, santé, scolarité (CNED/IEF, rythme de travail), logistique (logement, bateau, road-trip…).

Scripts rapides (à adapter à ton style)

Demande de congé sabbatique

Bonjour [Prénom],
Je vous confirme ma demande de congé sabbatique du [date] au [date].
Pour faciliter l’organisation, je propose une passation détaillée d’ici [date], avec [nom du relais] comme point de contact.
Je reste joignable une demi-journée par mois si besoin. Merci pour votre retour.

Ouverture de discussion pour rupture conventionnelle

Bonjour [Prénom],
J’aimerais échanger sur un projet de changement de vie mûri depuis longtemps.
L’idée serait d’envisager une rupture conventionnelle avec une date de sortie sécurisée, après passation complète de mes dossiers.
J’ai préparé une proposition de calendrier et de relais. Quand avez-vous le temps pour en parler ?

Notification de démission après validation “reconversion”

Bonjour [Prénom],
Suite à la validation de mon projet par l’organisme compétent, je vous notifie ma démission à compter du [date], conformément au préavis prévu.
Je finalise la passation d’ici [date] et reste dispo pour répondre aux questions de l’équipe.


Questions fréquentes

Quelle est la meilleure option pour quitter son CDI pour changer de vie ?

Si tu veux tester sans casser, le congé sabbatique est le plus réversible.
Mais si tu veux financer ta transition, la rupture conventionnelle permet une indemnité et, selon ton parcours, l’accès à l’ARE.
Si l’employeur refuse la RC mais que tu as un projet validé, vise la démission pour reconversion.

Peut-on toucher le chômage après une rupture conventionnelle ?

Oui, sous conditions d’affiliation. La RC est un mode de rupture ouvrant souvent l’accès à l’ARE, ce qui te laisse du temps pour te former, créer ton activité ou voyager en famille.

La démission classique donne-t-elle droit au chômage ?

En principe non (sauf cas particuliers de “démission légitime” ou reliquat). Si tu as un vrai projet de reconversion, explore la démission pour reconversion qui permet l’ARE après validation du dossier.


Liens utiles (officiels)


Conclusion

Quitter ton CDI pour changer de vie n’est pas qu’une décision de cœur ; c’est aussi un projet avec des étapes, des délais et des papiers. Choisis la porte de sortie qui correspond à ton objectif, prépare une passation nickel, anticipe le budget et communique clairement avec ton employeur.

Le courage, c’est crucial ; la méthode, c’est ce qui transforme un rêve en plan réalisable.


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13 commentaires

  1. Personnellement, j’ai choisi l’option démission-reconversion. Je recommande vivement ce dispositif. J’arrive maintenant en fin de droits, mais il m’a permis pendant presque deux ans de m’assurer un coussin financier en cas de petit chiffre d’affaires. Merci pour cet article pertinent sur les différentes options possibles quand on veut quitter son CDI.

    1. Merci Joëlle pour ton retour d’expérience !
      La démission-reconversion est souvent une vraie bouée au démarrage : ce coussin financier laisse le temps de faire décoller son activité sans stress. Bon courage pour la suite après la fin de droits !

  2. Merci pour ces éclaircissements! Est-ce qu’il est possible de se consacrer à une micro-entreprise pendant un congé sabbatique (hors clause de concurrence bien sûr!) ? Je croyais qu’on ne pouvait pas déclarer de revenus sur cette période?
    J’hésite entre le congé sabbatique qui permet un retour à mon poste si je n’arrive pas à développer mon activité et une RC qui me permet de toucher le chômage!

    1. Merci pour ta question, elle revient souvent ! Oui, pendant un congé sabbatique tu peux te consacrer à une micro-entreprise et encaisser des revenus. Le contrat est suspendu (non rompu) et la loi autorise l’exercice d’une autre activité, salariée ou non, ou la création d’entreprise, à condition de respecter la loyauté et toute clause de non-concurrence vis-à-vis de ton employeur. Pour plus d’info va voir sur https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2381
      J’espère que ça t’aidera à choisir entre congé sabbatique et rupture conventionnelle !

  3. J’ai eu la chance de bénéficier d’une rupture conventionnelle. C’est vraiment top car ça enlève un gros stress financier.
    Merci pour tes conseils qui permettent d’y voir clair ! Je vais de ce pas regarder ton article sur ton budget pour vivre sur un bateau 🙂

    1. Merci Ana pour ton retour ! Oui, la rupture conventionnelle enlève un gros stress au démarrage : ce coussin financier change tout. Ravie que mes conseils t’aident à y voir clair. Si tu as des questions après l’article budget, je suis là 🙂

  4. « On ne quitte pas juste un job ; on choisit une vie » : c’est tellement vrai, et c’est le genre de phrase qui aide à traverser une RC avec sérénité. J’ai vécu ma RC dans de bonnes conditions, mais certaines personnes omettent de clarifier leur intention. C’est curieux comme ton blog me parle à 100% alors que je suis sédentaire. Je pense que la vie en conscience est un grand voyage en soi 😉

    1. Merci Eva pour tes mots !
      Tu as raison : clarifier son intention change la façon de vivre une RC : on ne subit plus, on choisit. Et pas besoin d’être nomade pour “choisir sa vie” : l’important, c’est l’alignement au quotidien.

  5. L’idéal est effectivement la rupture conventionnelle, mais cela implique que l’employeur souhaite se séparer de son salarié, ce qui n’est pas toujours le cas. Le plus difficile est d’oser faire le pas vers la démission, ce qui est souvent effrayant quand on a une situation confortable (ou pas).
    Merci de partager ces possibilités pour enfin partir à l’aventure

    1. Merci Pauline !
      Tu as tout à fait raison : la rupture conventionnelle n’est pas toujours acceptée, et l’année sabbatique non plus. Dans ces cas-là, il reste la démission… à condition de la préparer (timing, budget, passation). Et si l’on a un projet solide, la démission pour reconversion peut aussi être une piste.

  6. Hello! Merci pour ces mots si rassurants, j’aurai aimé trouvé cet article il y a des années! 🙂
    J’ai eu 2 expériences de changement de vie et utilisé 2 méthodes différentes dont tu parles.
    D’abord la démission, pour partir m’expatrier en Inde. Pur et simple, et pour prendre un autre contrat de travail là bas, de droit local. J’y suis resté 2 ans avant de rentrer en France.
    Au retour j’ai repris un job tout simplement, le temps de réfléchir à la suite.
    Puis j’ai fait une rupture conventionnelle pour tenter de me lancer à mon compte, en toute sécurité. Deux ans plus tard, ça ne fonctionnait pas exactement comme espéré, alors j’ai de nouveau repris un job, dans lequel je suis actuellement.
    J’ai appris plein de choses et je suis fière de moi de l’avoir fait, je suis riche de tellement de nouvelles expériences et compétences!
    Cela me permet aujourd’hui de savoir que je suis capable de le faire, d’envisager de le refaire, et d’avoir constaté que ce n’est jamais un aller simple sans retour possible. Il y a toujours des solutions pour bifurquer, se réinventer ou recommencer différemment.
    Comme tu le dis très justement, « la méthode, c’est ce qui transforme un rêve en plan réalisable ». Et commencer à se poser la question du comment concret, c’est le premier pas pour se dire que c’est possible et avancer sereinement.
    Hâte de lire tes prochains articles! J’ai des envies de sac à dos qui me reprennent 😉
    Au plaisir!

    1. Merci Elo pour ce beau témoignage !
      Tu illustres parfaitement qu’il n’y a pas d’aller simple : démission pour l’expatriation, puis RC pour te lancer à ton compte, et toujours la possibilité de revenir, bifurquer ou recommencer. Le choix dépend du projet, mais dans tous les cas on gagne des compétences en route, et la méthode transforme vraiment un rêve en plan réalisable. Ravie que ça te redonne des envies de sac à dos : tu me diras où te mène la prochaine étape 😉

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