Livres et affaires d'école avec pomme lunette et crayon

Notre guide de parents nomades


« Mais comment faites-vous pour l’école ? »

C’est une des questions qu’on nous pose le plus souvent depuis que nous avons quitté notre maison pour vivre sur un bateau avec nos deux enfants de 10 et 11 ans.
Pour en connaître le début, faites un saut sur à propos.

Il n’existe pas une seule bonne méthode de scolarité en voyage, mais des solutions à adapter à chaque famille, chaque enfant, chaque style de vie.

La vérité ? Ce n’est pas facile tous les jours, surtout quand on n’est pas instit et qu’on manque de patience (comme c’est mon cas). Il y a des jours où j’avais envie d’abandonner. Mais j’ai tenu bon.

Jo me remplace ou m’aide quand c’est trop difficile, quand ils ne sont pas coopératifs ou quand je ne suis pas assez calme pour assurer mon rôle. C’est bon d’avoir un remplaçant !

Dans cet article, je vous partage notre expérience, nos erreurs, nos réussites, et toutes les options possibles pour gérer l’école en voyage. 🚘🌍⛵


1. Commencer par définir VOS objectifs

Avant même de choisir une méthode, posez-vous ces questions :

  • Souhaitez-vous que vos enfants suivent le programme de l’Éducation nationale ?
  • Priorisez-vous l’autonomie et la curiosité ?
  • Combien d’heures pouvez-vous y consacrer par jour/semaine ?
  • Quel est votre rapport à l’école « classique » ?

Notre cas : on voulait que nos enfants gardent un niveau solide en français et en maths, mais aussi qu’ils développent leur autonomie, leur curiosité, et qu’ils s’ouvrent au monde à travers le voyage.

C’est moi qui ai hérité de la lourde tâche de leur faire l’école tous les matins, même le week-end. Mais attention, il y a régulièrement des jours qui sautent : soit parce qu’on visite un nouvel endroit, soit parce qu’on est en navigation (et ce n’est pas facile de faire l’école dans ces conditions).

Pas d’école l’après-midi, sinon on aurait l’impression de ne faire que ça, et ce n’est vraiment pas le but du voyage.

Quand on était encore en Europe, on utilisait souvent nos visites comme thème à approfondir pour l’école.
Comme durant les 4 jours qu’on a passés à Carthagène, sur la côte espagnole:

Comme un cours d’histoire… en LIVE

Il y avait au même moment une grande fête qui célébrait l’histoire riche de la ville, marquée par les guerres puniques, batailles entre la Rome Antique et les Carthagénois.

A cette occasion, la ville s’est parée de ses plus belles décos style guerrier antique et de nombreux figurants, déguisés soit en Romains, soit en Carthagénois, défilent dans les rues, au son des tambours de guerre !

Sympa la scolarité en voyage 👍

En plus des innombrables musées et animations, on a complété tout cela par des vidéos passionnantes sur le sujet, trouvées sur internet.

Les enfants ont adoré et se sont vraiment passionnés pour le sujet.


2. Les principales options de scolarisation en voyage

💼 L’instruction en famille (IEF)

  • Statut légal : autorisée en France sous certaines conditions, avec demande d’autorisation avant le 31 mai de chaque année.
  • Liberté pédagogique totale.
  • Nécessite une bonne organisation.
  • ⚠️ Contrôle académique annuel obligatoire.

Nous avons fait les démarches, mais l’administration nous a répondu qu’étant en voyage hors de France, nous ne dépendions plus de la législation française sur l’instruction obligatoire, même si nous conservons une adresse en France et y payons nos impôts.

Notre demande a donc été refusée, ce qui signifie que nous ne pouvons pas bénéficier du CNED réglementé (gratuit) et que nous ne serons pas soumis à un contrôle académique.

Cependant, l’instruction des enfants reste une obligation jusqu’à 16 ans, même sans contrôle : nous restons donc libres d’organiser leur apprentissage comme nous le souhaitons, en cohérence avec nos valeurs et notre mode de vie.
Obligation ou pas, ce n’était de toute façon pas une option pour nous de zapper l’éducation en voyage!

🖥️ Le CNED réglementé

  • L’option « école à distance officielle ».
  • Programme de l’Éducation nationale, avec devoirs à rendre.
  • Assez rigide, demande du temps et de l’autonomie.
  • Payant sauf dans certains cas.

Nous connaissons des enfants de bateau qui font le CNED, ils en semblent satisfaits. Nous n’avons personnellement pas fait ce choix, mais on aurait pu.

🏫 Les écoles à distance (Cours Sainte-Anne, Legendre, PI, etc.)

  • Alternatives au CNED.
  • Programme de l’Éducation nationale, avec ou sans devoirs à rendre.
  • Certaines sont très rigides, d’autres plus adaptées au voyage.

Des amis ont choisi les cours Sainte-Anne. Le niveau est très bon, mais les heures de travail sont aussi nombreuses qu’à l’école : même l’après-midi. Cela peut être très contraignant, surtout avec plusieurs enfants.

🖥️ Les plateformes pédagogiques (Kartable, Maxicours, Acadomia, iEducatif…)

  • Souplesse et contenus interactifs.
  • Permet de suivre le programme sans la rigidité du CNED.
  • Nécessite une bonne connexion Internet.

C’est peut-être notre choix pour l’année prochaine : je veux garder de la souplesse pour profiter du voyage. L’école de la vie doit garder une place importante, les enfants apprennent tellement de tout ce qu’ils découvrent ! C’est aussi cela la scolarité en voyage!

📘 L’unschooling (ou école informelle)

  • Apprentissage libre, basé sur les centres d’intérêt de l’enfant.
  • Activités en lien avec le voyage : visites, rencontres, lecture, création…
  • Demande un gros lâcher-prise et un suivi actif des parents.

Certains bateaux font ce choix. Ce n’est pas notre approche, mais les enfants adorent (sans blague😆)


3. Ce qu’on a choisi, et pourquoi

Nous avons choisi les cours Sebal pour les deux années scolaires passées sur le bateau.

Ils proposent une quinzaine de petits cahiers par niveau.

Les plus : Pas besoin d’imprimer. Ils sont colorés, assez clairs. J’ai choisi de corriger moi-même les évaluations (mais il est possible de les renvoyer).

Les moins : pas assez d’exercices pour bien assimiler les notions.

Nous avons quand même réussi à terminer les cahiers tout en gardant du temps pour visiter. C’était, à ce moment-là, le bon compromis !

Louna a ensuite exprimé le souhait de faire sa rentrée en 6ème pour découvrir le collège. Pour garder l’équilibre familial, on a donc fait une pause d’un an en Martinique : Louna en 6ème, Ayden en CM1.

Après cette parenthèse, le voyage reprendra. Je ne reprendrai pas les cours Sebal, principalement à cause du manque d’exercices.
Louna aimerait peut-être faire le CNED. On se tâte encore, affaire à suivre !


4. Nos outils préférés (testés et approuvés !)

  • Français et maths : Cahiers de vacances en complément
  • Géographie: Un globe terrestre, un mémory avec les drapeaux des pays et leur capitales et le voyage tout simplement. Louna est devenue très bonne en géographie
  • Langues : Duolingo, sous forme de jeux c’est plus facile d’apprendre.
  • Culture générale/ Histoire : Toutes les visites des différents pays avec leurs cultures, les villes, les musées, les parcs, les jardins, les châteaux-forts et tant d’autres.
    Dès que possible, on leur propose une vidéos « C’est pas sorcier » en lien avec ce qu’on vient de voir Sans oublier les discussions passionnées que nous avons eues, les enfants ont tellement de questions!

5. Et les contrôles de l’Académie ?

En IEF, il y a un contrôle annuel

Organisé par l’Inspection académique, pour vérifier que l’enfant progresse, pas pour juger vos méthodes.

Mais si vous partez vivre à l’étranger (long voyage inclus), vous n’avez pas de contrôle. Vous sortez du cadre de l’IEF en France.


6. Ce qu’on a appris (et qu’on aurait aimé savoir avant!)

  • Il faut du temps pour trouver son rythme.
  • Tous les jours ne se ressemblent pas, et ce n’est pas grave.
  • Ce n’est pas toujours facile d’être maman ET maitresse en même temps.
  • L’école classique n’est pas le seul chemin vers l’apprentissage.
  • Les enfants apprennent partout, tout le temps… si on leur en donne l’occasion.

Conclusion : École ou pas école, l’essentiel est ailleurs

Ce voyage en famille, c’est l’occasion de leur apprendre l’adaptabilité, l’autonomie, la curiosité, et surtout… de vivre.

« Ils n’auront peut-être pas coché toutes les cases d’un programme scolaire, mais ils auront appris mille choses que l’école ne peut pas enseigner. »

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