Et si voyager moins vite changeait tout ?
Quand on a décidé de vivre en bateau, on imaginait les escales comme des parenthèses courtes : quelques jours ici, quelques jours là. Juste le temps de visiter, de prendre des photos, et hop, on levait l’ancre.
Mais la mer a ses propres règles… et elle nous a appris à ralentir.
Le slow travel, ce n’est pas seulement une façon de voyager : c’est une manière de voir la vie. Un choix délibéré de privilégier la qualité à la quantité, de se plonger dans un lieu plutôt que de le survoler.
Qu’est-ce que le slow travel ?
Le slow travel, c’est l’art de voyager lentement, en prenant le temps de s’immerger dans un endroit, de rencontrer ses habitants, d’apprendre à connaître ses habitudes et ses rythmes.
À l’opposé du tourisme “checklist”, celui où l’on coche les pays comme on rayerait une liste de courses, le slow travel est une invitation à vivre pleinement chaque étape.
Concrètement, cela veut dire :
- Rester plus longtemps dans un même lieu,
- Réduire les déplacements pour profiter de l’instant présent,
- Se laisser porter par les rencontres et les imprévus,
- Voyager avec curiosité et patience plutôt qu’avec un planning serré.
Notre voyage en slow travel : de la Méditerranée à la Martinique
Les Baléares et l’Espagne : le déclic pour ralentir
À notre départ du sud de la France, nous enchaînions de nombreuses escales courtes, séparées de petites navigations. On ne restait jamais longtemps au même endroit, le temps de s’habituer au bateau.
Mais en arrivant aux Baléares, tout a changé. Nous avons commencé à rester plusieurs jours au même mouillage et à vraiment profiter de chaque lieu. On allait randonner, on passait du temps à la plage pour que les enfants puissent jouer, on partageait des moments avec les bateaux-copains, et surtout, on avait enfin le temps de faire l’école sereinement.
👉En savoir plus sur la scolarité des enfants en voyage.

Le Cap-Vert : un mois au lieu de dix jours
Depuis les Canaries, où nous avions déjà ralenti le rythme, nous pensions faire un arrêt express au Cap-Vert : dix jours maximum. Nous ne voulions pas partir trop tard en transatlantique, pour profiter des alizés, ces vents favorables pour traverser l’Atlantique.
Finalement, nous y sommes restés un mois.
Pourquoi ? Parce que chaque jour nous réservait une surprise. Le Cap-Vert est composé de plusieurs îles, toutes très différentes. Jonathan a eu un coup de cœur pour São Nicolau, moi pour Santo Antão. Et si nous étions partis “vite”, nous serions passés à côté de cette richesse incroyable.
👉 Nous avons aussi visité de très beaux endroits en Espagne.
La Martinique : un an pour “faire une pause”
Puis il y a eu la Martinique.
Après deux années scolaires enseignées à bord, notre fille voulait découvrir la vie au collège et souhaitait faire sa 6ᵉ à terre. Nous avons donc décidé de scolariser les enfants en Martinique, non sans quelques complications quand on vit en bateau, sans adresse fixe.

Si tu veux en savoir plus, va faire un tour sur l’article « Changer de vie avec enfants : est-ce vraiment plus difficile ? »
Au départ, on ne savait pas si on resterait jusqu’aux grandes vacances. Mais entre l’école, les nouvelles amitiés, les rencontres à terre et la douceur de vivre… nous sommes restés une année entière.
Les enfants ont intégré une école locale, à deux pas du bateau, et nous avons vécu au rythme de l’île. Nous n’avons pas eu l’impression “d’arrêter” de voyager : au contraire, nous avons découvert la Martinique de l’intérieur.
Pourquoi le slow travel a changé notre manière de voyager
Depuis notre départ en juillet dernier, nous ne naviguons plus “vite”. À chaque mouillage, nous restons plusieurs jours, parfois plusieurs semaines.
Ce choix nous permet de :
- Faire l’école aux enfants dans un cadre apaisé, sans courir après le temps,
- Travailler sur notre blog et nos projets en gardant un vrai rythme de vie,
- Découvrir les environs en profondeur, au lieu de se contenter de la surface.
Les bénéfices concrets du slow travel
- Plus d’économies
Rester plus longtemps dans un lieu signifie moins de frais de déplacement : carburant, billets, logistique. En bateau, cela veut dire moins de gasoil, moins de taxes de port… et plus de temps pour trouver les bons plans locaux. - Plus d’écologie
Moins de trajets, c’est aussi moins d’impact environnemental. Le slow travel est une réponse directe au tourisme de masse et à son empreinte carbone. - Plus de rencontres
Quand on reste longtemps, on passe du statut de touriste à celui d’habitué. Les habitants nous reconnaissent, nous saluent, et les conversations prennent une autre dimension. - Moins de stress
Pas de course contre la montre, pas de programme serré. On vit au rythme du lieu, de la météo, et parfois même… de notre envie de ne rien faire. - Des souvenirs plus intenses
Les plus belles histoires viennent souvent des moments imprévus : une fête locale, une sortie avec un bateau-copain, un repas improvisé. Et ça, ça n’arrive que si on prend le temps.
Comment pratiquer le slow travel en famille
- Voyager en basse saison : éviter les foules permet de mieux s’intégrer à la vie locale.
- Prendre un logement (ou un mouillage) au mois : souvent moins cher et plus confortable.
- Apprendre quelques mots de la langue locale : même un simple “bonjour” ou “merci” ouvre des portes.
- Participer à la vie locale : marchés, fêtes, ateliers… tout est prétexte à créer du lien.
- Choisir des moyens de transport plus lents : bateau, vélo, train… ou même simplement marcher.
- Travailler ou étudier sur place : intégrer ses activités quotidiennes dans le lieu où l’on vit change tout.
Slow travel et changement de vie
Adopter le slow travel, ce n’est pas seulement une méthode pour voyager : c’est un entraînement pour une vie plus simple, plus alignée, plus consciente.
C’est aussi un bon test pour ceux qui rêvent de tout quitter : si l’on aime rester longtemps dans un lieu en voyage, il y a de fortes chances qu’on s’y plaise à long terme.
Notre conclusion
Le slow travel nous a appris que ralentir, ce n’est pas faire moins, mais vivre plus.
Chaque escale devient une vraie page de notre histoire, et non une ligne vite tournée.
Si vous rêvez de changer de vie pour voyager, commencez par ralentir. Vous verrez, on y prend goût…
Merci pour cet article sur le slow travel, une véritable invitation à prendre le temps de s’immerger au sein de la culture locale et de développer des amitiés.
Merci Valérie ! Oui, prendre le temps change vraiment tout : on vit les rencontres et la culture locale beaucoup plus intensément.
J’ai littéralement voyager en lisant cet article!
Complètement convaincue par le slow travel :un vrai luxe! Et quoi de plus essentiel que la rencontre avec d’autres humains? Découvrir leur langue, leur culture, leur philosophie, créer des amitiés… C’est, selon moi, toute la différence entre « voyager » et « faire du tourisme ».
Merci Sylvie ! Tu as tout résumé : la vraie richesse du slow travel, ce sont ces rencontres et ces liens humains qu’on garde bien après le voyage.
Quelle belle invitation à ralentir ! Cet article transforme le voyage en véritable art de vivre, simple, authentique et profondément riche. Merci pour ce beau voyage dans votre univers ♥
Merci beaucoup Sabine ! Ralentir nous a vraiment appris à savourer chaque moment, et c’est ce qu’on avait envie de partager à travers cet article.
J’ai été émue par cet appel à “choisir la qualité plutôt que la quantité”, là où chaque escale devient une parenthèse de vie. Cela résonne profondément avec ce que je prône sur Noirenvoyage : voyager lentement, consciemment, puissamment, pour tisser des liens vrais avec la nature et les personnes que l’on croise. As-tu aussi ressenti, comme moi, que le slow travel nous transforme durablement ? Je suis curieuse de savoir quel moment de ce périple t’a le plus fait vibrer.
Merci beaucoup ! Oui, je crois aussi que le slow travel nous transforme profondément. Pour moi, c’est sans doute notre année en Martinique qui m’a le plus marquée : on a eu le temps de créer de vrais liens et de vivre au rythme de l’île.
Tellement génial ce partage d’expériences, merci beaucoup ! Ca donne envie mais surtout c’est une belle démonstration que cela est possible, c’est très inspirant dans cette vie où l’on va à 1000 à l’heure. J’ai pour habitude de vouloir visiter « un maximum » de choses en partant 2 semaines en vacances et je trouve cela très intéressant de juste prendre le temps !
Merci Marion ! Je comprends tout à fait que lorsqu’on a peu de vacances, on veuille en profiter pour visiter un maximum. Quand on vit, travaille et fait l’école en voyage, on peut se permettre de ralentir et de profiter autrement.
Très intéressante cette façon de voyager et surtout de vivre et d’appréhender la vie. J’aspire également à la lenteur pour profiter des paysages et cet article est une très belle source d’inspiration. Profitez bien de cette expérience en famille et bon vent pour la suite.
Merci beaucoup Olivier ! La lenteur change vraiment la façon de voir les choses. On profite des paysages autrement et ça devient un vrai art de vivre.
Avec notre ukulélé sous le bras, nous sommes des travelers, un peu « slow » dans le mode de déplacement (un camping-car et des petites routes) mais sans doute pas assez en terme d’escales, car nous roulons un peu chaque jour. Et ça nous manque ! Pour notre prochain voyage, nous serons sans doute plus modestes en terme d’itinéraire, et approfondirons davantage nos découvertes. Vive la vie nomade !
Merci Aurélie ! Le camping-car et les petites routes, c’est déjà un beau début de slow travel. Tu verras, prendre plus de temps aux escales change vraiment l’expérience. Belle route à vous et vive la vie nomade !
Au volant de notre camping-car, nous partons chaque été (entre autres) un peu plus d’un mois « à l’aventure » vers le nord, sans planning précis, avec simplement un cap général. Mais cela se fait un peu en mode « road movie », et c’est vrai que nos échanges se font davantage avec les autres voyageurs qu’avec les populations locales. Savoir se poser, c’est un art qu’il est bon de cultiver ! Merci de nous le rappeler !
Merci Denis ! Voyager sans planning précis, c’est déjà une belle liberté. Et c’est vrai que se poser un peu plus longtemps change beaucoup les rencontres. Un vrai art de vivre !
Je ne peux qu’être d’accord avec le concept de slow travel. Grande habituée des voyages en « speed », où on passe 10 heures pour jour dehors à crapahuter pour voir le plus de choses possibles, depuis quelques mois je change ma façon de voyager et mes voyages n’ont sont que plus beaux et authentiques.
Merci Pauline ! C’est génial de voir que tu as déjà commencé à ralentir. On se rend vite compte que voyager autrement rend l’expérience beaucoup plus belle et authentique.
Je ne connaissais pas cette notion de slow travel, même si elle s’inscrit automatiquement dans la série des « slow food », « slow sex », etc.
L’idée de partir sans stress et pour une longue durée me parle tout à fait. C’est effectivement une façon de procéder qui promet plus de repos et de bien-être que les séjours préprogrammés par des tour-opérateurs.
Merci pour toutes ces suggestions !
Merci Dieter ! Oui, le slow travel s’inscrit bien dans cette philosophie du “slow”. Voyager sans stress et à son rythme apporte vraiment plus de bien-être.
Bel article et belle idée de blog . je suis moi-même attiré par ce mode de vie nomade . J’ai un fourgon aménagé . je n’ai pas encore beaucoup roulé , mais je compte bien tirer profit de votre blog et de votre partage d’expériences . Je suis un célibataire à la retraite et donc je suis riche en disponibilité , j’ai seulement du mal à faire des choix et à me décider .
Merci Bruno ! Le fourgon aménagé est une super façon de vivre le slow travel. Avec autant de liberté et de temps, chaque choix devient un « all in » dans une belle aventure.