Traces de quatre pas dans le sable

Ils vécurent heureux… mais pas comme prévu

L’histoire aurait pu être simple. Banale. Même un peu trop.
Ils se marièrent, eurent beaucoup d’enfants, et finirent leurs jours heureux… chez eux.

Mais franchement, on a vu plus palpitant.

C’est pourquoi on a décidé de tout quitter pour vivre autrement.
Enfin… c’est juste le commencement d’une histoire vraie. La nôtre.

D’ailleurs si tu ne l’as pas encore fait, file voir qui ont est ici, dans la section à propos


Mariage pluvieux, départ audacieux

Bon, soyons honnêtes, le début correspond au scénario classique : on s’est mariés.
Mais pas sous le soleil radieux d’un film romantique. Non, sous une pluie glaciale, un samedi d’avril 2012.
L’ambiance ? Disons… bretonne. Une météo à faire fuir un escargot.

Un couple de jeunes mariés se rapprochent pour s'embrasser devant un pilier en bois

Mais la fête était belle, l’amour au rendez-vous, et quelques jours plus tard, on décollait pour notre voyage de noces.
Direction… la Polynésie. Rien que ça.

Pourquoi si loin ? Parce que j’avais donné carte blanche à ma Douce pour choisir la destination.
Et quand tu donnes carte blanche à quelqu’un qui rêve d’îles aux noms chantants, ne t’étonne pas de finir à Tahiti plutôt qu’au camping du coin.

Pour en savoir plus sur la Polynésie, découvre la fiche du pays sur le site du Routard.


Le déclic paradisiaque

Moi, j’étais plutôt du genre casanier et bien dans le moule, version « travaille, fais carrière, prends ta retraite, et ensuite tu verras le monde ».
Autant dire que ce billet pour l’autre bout du globe me sortait violemment de ma zone de confort.
Si bien que ces dix jours ont tout changé.

Tahiti, Moorea, Raiatea, Tahaa, Bora Bora, Rangiroa, Tikehau…
Rien qu’en égrenant leurs noms, tu sens le monoï te chatouiller les narines.
Tu entends les ukulélés, tu vois le lagon turquoise, tu sens un bernard-l’hermite qui tente d’en découdre avec ton petit orteil, le tout en sirotant un cocktail dans une noix de coco fraîchement ouverte.
C’était le rêve. Le vrai.


Le retour dans la vraie vie

Et puis, le retour à la réalité ! 😵

La Polynésie, c’est vraiment fini.

Bonjour la grisaille, les mines fermées dans la rue, le train-train quotidien qui sent plus le café réchauffé que la noix de coco fraîche.

Ici, les visages fermés se croisent sans se voir, en direction d’un travail qui ne fait plus rêver personne.


Cette vision m’a tordu le ventre.
Je regarde autour de moi, et je me dis :

c’est donc ça, la vie ?

Travailler pendant 40 ans pour avoir peut-être un bout de bonheur à la retraite ?
Et si jamais cette retraite ne vient pas ?

Le décès brutal de l’oncle d’Aurélia, tout juste retraité, fut un électrochoc.
Il avait tout prévu… sauf l’imprévisible.

escalier roulant de metro gris et triste

C’est là que tu te dis : Stop. On attend quoi, au juste ?


La graine d’un autre possible

Je bascule presque dans une mini dépression post-paradis.
Et un soir, sans prévenir, je balance à Aurélia :

« Et si on achetait un terrain à Moorea pour s’y installer ? »

Réponse cash :

« J’ai AUCUNE envie de faire chambre d’hôte ! »

Ok. C’était un non. Net, précis, glacial.
Genre “pluie de notre mariage”, version verbale.

Mais l’idée de changer de vie ne m’a pas lâché.

Alors j’ai rembobiné.
Si Moorea en mode sédentaire, c’est non… alors pourquoi pas l’itinérance ?
Et là, surgit une idée aussi improbable qu’un lama sur un catamaran :

« Et si on partait en bateau ?»


L’alignement des folies

J’en parle à Aurélia, prêt à recevoir un bon vieux :

« T’es fou ou quoi ? On n’a jamais mis les pieds sur un voilier ! »

Mais non. Elle me regarde, réfléchit une demi-seconde, et lâche calmement :

« Oui, pourquoi pas. »

Et là, révélation : c’est beau, l’amour.
Quand la folie est partagée, elle devient projet.
Mieux encore : elle en rajoute une couche.

« OK pour partir, mais en famille. »

Famille ? À ce moment-là, on n’avait même pas encore d’enfants.
Mais soit. Partons autour du monde en bateau… avec des enfants…
…à fabriquer avant le départ. Tout va bien.


Du rêve à l’épreuve

Délire validé. Premiers pas.
Bon, maintenant qu’on a rêvé, faut tester. Et c’est moi qui m’y colle.

Direction la Bretagne. En février. Pour un stage de voile.
Autant te dire que niveau climat, on est bien loin de Bora Bora.

Deux semaines de vent glacial, de mer démontée, d’embruns en pleine poire.
Et pourtant…

j’ai adoré.
Pas un seul haut-le-cœur.
Même pas de mal de mer.
Projet validé !


Des plans, des doutes, et un compte en banque vide

De retour, des cristaux de sels encore plein les yeux, je passe illico mon permis bateau.
Quitte à emmener une future famille sur l’océan, autant savoir de quel bout tenir la barre.

Aurélia ? Elle ne l’a pas passé.
Et franchement, on ne saura jamais pourquoi.
Un mystère que l’histoire ne retiendra pas.

Parallèlement, on commence à parler de notre projet autour de nous.
Les gens nous écoutent poliment, un sourire vague accroché aux lèvres.
Tu sens bien le « Ils sont mignons avec leur utopie, ça leur passera ».

Et côté finance ? Euh…

Ah oui, détail : on n’avait plus un rond.
Le combo mariage + voyage de noces avait achevé notre compte en banque, il en menait pas large.

Mais tu sais quoi ? Tant mieux.
Parce que quand t’as pas les moyens de réaliser ton rêve tout de suite, t’es obligé de construire un plan.
Et ça, ça te change.


On a un rêve, pas de fric… mais du temps

On se dit :
Allez, 5-6 ans pour économiser, se former, faire des enfants, apprendre la navigation, acheter un bateau
Fastoche ! Aussi facile que de tout quitter pour vivre autrement !

Sauf qu’on était jeunes. Et un peu naïfs.
Mais déterminés


En résumé, ça veut dire quoi tout plaqué pour vivre autrement ?

Ce n’est pas une histoire parfaite.
Ce n’est pas un conte de fées.

Mais c’est notre histoire, avec ses doutes, ses ratés, ses rires et ses paris un peu fous.
Et surtout, c’est le début d’un chemin qu’on n’échangerait pour rien au monde.


Et toi, tu passes le test du miroir ?

Pose-toi une question toute simple.
Imagine-toi dans cinq ans. Devant ton miroir.

Tu regardes ton reflet dans les yeux et tu te demandes :

  • Est-ce que je suis fier(e) de la personne que je suis devenu(e) ?
  • Est-ce que j’ai osé ?
  • Ou est-ce que j’ai laissé la peur, la routine ou le regard des autres décider à ma place ? »

Parce que parfois, il ne faut pas une révolution.
Juste un petit pas de côté.
Un tout petit « Et si ? » qui change la trajectoire.

Alors si toi aussi, tu rêves d’autre chose, d’un ailleurs, d’un demain qui a plus de goût…
Fais le test du miroir.
Et si la réponse te chatouille un peu trop…
Tu sais où nous trouver.

Et n’hésite pas à partager tes réponses dans les commentaires 😉

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