Deux bateaux seuls dans une baie

Un choix bien réfléchi !

Quitter sa maison, abandonner le confort d’un CDI et troquer une routine bien huilée contre l’inconnu, l’imprévu, la liberté, était tout sauf un coup de tête !

C’était un choix de vie nomade !

Et aujourd’hui, on sait qu’on ne reviendra (probablement) jamais à notre ancienne vie.

Dessin de Van à la montagne

Tu te demandes pourquoi certaines familles quittent tout pour vivre en voilier ou en van?

Pourquoi il est si difficile, voire impossible, de revenir à la « vie d’avant » après avoir goûté à la liberté nomade ?

Voici les vraies raisons, concrètes, émotionnelles et vécues, qui expliquent pourquoi notre choix de vie nomade nous empêche de revenir en arrière.


1. Une vie « normale » qui ne nous convenait plus

Avant de changer de vie, on avait tout ce qu’il fallait pour être heureux… sur le papier :

un travail stable, une maison agréable, une routine bien calée

Mais derrière cette façade rassurante se cachait une fatigue chronique, un manque de sens, une envie d’ailleurs qui revenait sans cesse.

Ce que personne ne dit assez : la stabilité peut être une cage dorée.

Nous étions fatigués de cette routine métro-boulot-dodo dans notre ancienne vie sédentaire.

Jonathan partait tous les matin à 5h du matin pour faire 1h30 de trajet pour aller travailler.
Et rebelote le soir, 1h30 pour rentrer après sa journée de travail.

Il ne restait plus beaucoup de temps pour profiter des enfants!

De mon côté, j’étais un peu mieux loti, car je ne travaillais qu’à 20 minutes de la maison.
Je pouvais donc amener les enfants à l’école, et c’est souvent moi qui allais les rechercher.

Cette course incessante, sans temps-mort, provoquerait à terme, un burn-out silencieux.

Par contre, l’envie de changement, de quitter la routine grandissait chaque jour et nous hantait.

Et vu que tout ne tombe pas tout cuit du ciel, on a fait ce qu’il fallait pour pouvoir quitter cette vie qui ne nous comblait plus.

Durant 2 ans, on a fait une croix sur le fameux repos hebdomadaire du weekend.
A la place, nous allions travailler sans relâche à rénover des appartements pour pouvoir les louer pendant notre voyage.
Ce qui, tu t’en doutes bien, suscita des critiques de la part des enfants, je cite :
« Vous allez ENCORE travailler ? Vous n’êtes jamais là ! »

Mais nous savions pourquoi nous travaillions autant, il nous fallait économiser pour pouvoir partir.
On n’a rien sans rien !


2. Le choc de la liberté

On a d’abord vécu 4 mois sur le bateau, amarré dans un port technique dans le sud de la France, le temps de finir les travaux et d’attendre les beaux jours arriver.
Car oui, partir en mer méditerranée en pleine hiver, ça ne fait pas rêver !
On a eu froid, très froid, et le vent, la Tramontane, soufflait violemment et sans interruption. Début vraiment difficile.

Le jour où on a largué les amarres, tout a changé :

Le premier lever de soleil sur l’eau, le silence, le vent, bref, le sentiment de vivre vraiment.
En quelques jours, on a découvert ce qu’on avait oublié : l’esprit libéré, la lenteur, le présent.

Ce qui semblait être un « saut dans le vide » est devenu notre nouvelle respiration.

On a eu un sacré changement de rythme de vie.

Au début, on avait l’impression d’être en vacances puis on réalise que ce choix de vie nomade en voilier nous donne une liberté de voyager à notre rythme, en suivant nos envie, loin du stress et des contraintes habituelles, et que c’était devenue notre quotidien !

Le rêve se réalise enfin, quel bonheur !

Dessin catamaran qui navigue

Cette vie simple et libre nous a aussi amené à repenser notre rapport aux objets, adoptant naturellement un mode de vie basé sur le minimalisme en voyage : moins de choses, mais plus de temps, d’expériences et de moments partagés.
Ce ne fût pas toujours facile, on s’habitue vite aux innombrables choses qui encombrent notre vie !


3. L’impossibilité du retour en arrière

Une fois qu’on a goûté à cette vie en voilier, où chaque jour est une aventure librement choisie, revenir à notre ancienne vie semble tout simplement inconcevable.

Ce choix de vie nomade a redéfini nos priorités :

temps en famille – autonomie – rythme personnel – et un quotidien aligné avec nos valeurs.

Même quelques jours de vacances dans notre ancienne région nous a rappelé ce que nous avions quitté et que nous ne voulions plus :

le bruit – la course permanente – les contraintes professionnelles étouffantesles trajets agrémenté de bouchon, et, au final, tout ce qui a fait que nous sommes partis !

Pourquoi ?

  • On a déconstruit nos anciens repères : métro-boulot-dodo ne nous convient plus.
  • Nos enfants apprennent autrement, en voyage, et ils s’épanouissent.
  • On voit enfin nos enfants grandir
  • On a dû faire le tri : on vit avec moins, mais sans se priver de confort — nous avons choisis de voyager en catamaran, plus spacieux qu’un monocoque.
  • On a redéfini nos valeurs : plus de liberté, moins d’obligations subies.
  • On ne voulait plus de ce rythme de fou. Il a fallu réinventer notre façon de travailler, car les contraintes d’avant ne sont plus acceptables pour nous.

On profite de cette vie plus simple, plus alignée, plus libre.
Aujourd’hui, ce qui nous semblait autrefois « normal » nous paraît déraisonnable.
Et on sait qu’on ne pourra (ou ne voudra) plus jamais revenir en arrière.

Le plus grand bouleversement, c’est le rythme : on a clairement décidé de changer de style de vie.
Finies les journées surchargées, les agendas pleins à craquer, les obligations à rallonge.

On ne voulait plus vivre ce rythme effréné d’avant, alors on a repensé notre manière de travailler, de vivre, d’éduquer nos enfants. Eux aussi profitent d’une éducation alternative, plus libre, plus connectée à la réalité.

Ce voyage en famille longue durée nous a offert une chose précieuse : la liberté de vivre autrement. Et ça, on ne l’échangerait pour rien au monde !


4. Non, on ne vit pas une éternelle « pause »

Contrairement à ce que certains pensent, on n’est pas “en vacances” depuis des mois.

Notre famille nomade est en constante activité :
on travaille, on enseigne à nos enfants, on gère les imprévus techniques, on ajuste la navigation, on trouve des solutions quand le moteur fait des siennes, et on prend le temps de répondre à nos doutes et à ceux des enfants.
Avec tout ça, difficile d’avoir du temps pour soi !

Mais chaque moment est aligné avec notre mode de vie choisi.

La grande différence ? Vivre sur un bateau (ou en van), c’est choisir un rythme en accord avec nos valeurs.

On enseigne à nos enfants comment s’adapter, comment résoudre des problèmes réels sur l’eau, et comment développer leur autonomie.

On leur montre aussi que rien n’est impossible, si on s’en donne les moyens !

Loin d’être une pause, cette vie est un équilibre entre l’effort et la découverte :
On est pleinement vivants, parce que c’est nous qui avons choisi cette existence.


5. Moins d’objets, plus de souvenirs

En quittant notre ancienne vie, on a laissé derrière nous des meubles, des objets, des habitudes.
Mais on a gagné des expériences, des moments forts, une légèreté.

Vivre dans un espace restreint oblige à aller à l’essentiel.

On échange le matériel contre l’essentiel. Et c’est un bon deal.


6. Ce que les autres nous disent (et ce qu’on leur répond)

“Et si ça ne marche pas ?”

Alors on changera encore. Ce qu’on sait avec certitude, c’est qu’on ne retournera pas à une vie qui ne nous rend pas heureux.

Le pire scénario, ce n’était pas d’échouer, non, c’était de ne pas avoir osé.
Les peurs de changer de vie sont légitimes, mais rester dans une existence qui nous épuise l’est beaucoup moins.

“Vous ne vous ennuyez jamais ?”

Oh que non ! Jamais ! Des fois on aimerait bien !
Chaque jour est différent. Le décor change, les rencontres aussi (tout comme les galères 😉)
Et quand l’ennui (chez les enfants) pointe le bout de son nez, c’est le moment de faire un jeu de société tous les quatre, chose qu’on n’avait pas le temps de faire avant.

Vivre en famille en voyage, c’est une source constante de stimulation.

“Et les enfants ?”

Ils vont très bien ! Merci !
Ils sont curieux, adaptables, ouverts et apprennent à leur rythme, en observant, en expérimentant.
Nos enfants découvrent le monde en vrai, pas derrière une vitre ou sur un écran (bien qu’ils aimeraient être plus souvent scotché à ces foutus écrans !).

Leur éducation en voyage est peut-être différente, mais elle est profondément vivante.
Ils savent d’où vient le vent (alors qu’ils ne trouvent pas le beurre dans le frigo🙄) , pourquoi la mer se lève, comment on s’adapte dans un nouvel environnement.
Ils connaissent la faune marine et l’explore toujours avec plaisir et curiosité.  

Le voyage avec enfants, c’est un vrai laboratoire de vie.

Les enfants à la plage de Fuerteventura

Fuerteventura, Iles Canaries

“Mais la stabilité ? Le cadre ?”

On nous parle souvent de pression sociale, de ce modèle qu’on devrait suivre pour être “dans les clous”. Qui a décrété que pour être dans les clous, il fallait être esclave de sa vie ?

Nous avons dit « non merci ! (parce qu’on est poli) » et ce cadre, c’est nous qui le construisons chaque jour.
Notre stabilité à nous, elle vient de notre cohésion familiale, de la confiance qu’on a dans notre chemin, pas d’une adresse fixe, d’un CDI ou de l’approbation des autres.

“Vous n’avez pas peur des critiques ?”

Elles existent… et franchement, on s’en tape !
Certains trouvent notre choix radical ? Oui, ils ont raison, il l’est, mais est-ce un mauvais choix pour autant ? 
D’autres projettent leurs propres peurs sur notre quotidien. On les comprend, mais on ne les laisse pas guider notre trajectoire. S’il fallait écouter tout le monde, on ne ferait jamais rien !

Les critiques du mode de vie nomade font partie du jeu.
Mais au fond, ce qui compte, ce ne sont pas les opinions des autres. C’est le fait d’avoir eu le courage de vivre la vie qu’on souhaite !
Comme le dit un proverbe : « Prends le risque ou perds ta chance », et là, on est en plein dedans !


7. Ce qu’on a appris (et qu’on ne désapprendra jamais)

Changer de vie nous a appris que :

  • La peur n’est pas une excuse pour ne pas essayer.
  • L’argent n’est pas un but dans la vie, mais un outil.
  • Nos enfants s’épanouissent autrement.
  • Notre couple est plus fort dans le mouvement.
  • Les vrais problèmes ne sont pas ceux qu’on croyait.

Ce ne sont pas des vacances prolongées. C’est une vie nouvelle.


8. Et si c’était possible pour vous aussi ?

On ne vous dit pas que tout le monde doit tout quitter, ni que la vie sur un bateau à l’année est la seule voie vers le bonheur.

Mais si vous ressentez ce tiraillement, cette sensation étrange que quelque chose cloche dans votre quotidien… écoutez-la.

Peut-être que votre envie de vivre autrement ne vient pas de nulle part. Peut-être qu’elle traduit un besoin profond : ralentir, respirer, retrouver du sens.

Changer de vie en famille, c’est possible.
Ce n’est pas forcément simple, mais c’est accessible.
On l’a fait étape par étape : en questionnant nos choix, en revoyant nos priorités, en imaginant un avenir qui nous ressemble.

Il a fallu surmonter des doutes, apprivoiser nos peurs, dire non à certaines sécurités.
Mais au bout du chemin, il y avait une chose qu’on n’avait jamais vraiment connue :

La sensation d’être à notre place.

Quitter son travail pour voyager n’est pas une fuite.
C’est parfois une renaissance.
C’est se dire qu’on peut créer un nouveau cadre, un nouveau rythme, un nouveau métier.
Que le bureau peut devenir un cockpit, un van, un coin d’ombre dans un endroit paisible.
Que l’école peut être mobile et surtout que les dimanches soir ne font plus peur.

Alors oui, on est passé du rêve à la réalité.
Non pas en vivant une vie parfaite, mais en osant en vivre une différente.
Une vie choisie, imparfaite et vivante. Une vie qui nous ressemble.

Et vous, qu’est-ce qui vous retient encore ?


9. Conclusion : On ne retournera probablement jamais à notre ancienne vie, et voici pourquoi

👉Parce que notre qualité de vie s’est nettement améliorée.
👉On avance désormais au rythme de la nature, en harmonie avec notre environnement.
👉On a retrouvé du sens dans notre quotidien, loin des automatismes d’avant.
👉Aujourd’hui, on partage une vraie vie de famille, riche et présente.
👉 On a compris qu’une autre façon de vivre était possible.

Couché de soleil du bateau

👉Et surtout, parce que ce choix de vie nomade nous a offert une liberté, une simplicité et une cohérence qu’on ne troquerait pour rien au monde.

👉Parce qu’en réalité, le plus dur, ce n’était pas de partir… c’était d’avoir attendu si longtemps pour pouvoir le faire.

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